Je suis un persona parmi tant d'autres visages

Est-ce drôle de parler de toi avec un nom que j'ai autrefois prononcé et qui est maintenant mien ? Ô ma petite sœur, pardonne ce fratricide. Je suis une Eurélys sanglotant dans son écorchoir, lorsque comme Orphée tu t'es laissée mourir d'une espérance si tôt extraite. Je t'ai tant chérit. Tu m'étais si chère, je pleure d'avoir porté sur ta gorge cette main incontrôlée. Pardonne moi de pervertir ton corps, roulant toujours plus dans le sang depuis le tien versé.

Mon amour. Mourir pour toi et pour t'avoir aduler ne sont pour moi aucun regret. J'ai savouré ces instants délicieux et la proximité de ton âme. En périssant, ces moments se sont évaporés avec mon corps endormi sempiternellement, quelques uns de ces fragments en toi, dans une dernière fusion. Elle est bien révolue cette époque. Bien que mes sentiments soient encore effleurés, je les tais. Claus est mort. Je suis une entité qui n'en vêtit que le spectre. Laissons l'affection là où elle a fané. Je porte désormais un tout autre bouquet, celui de ton osmose avec la princesse des rêves.

La douce représente de Morphée et de ses mirages oniriques. La moitié de Dietrich et le complément de son Être. L'humanité la plus nue et la plus lucide des sombres aspects de l'univers. C'est un corpus d’admirations et de respect qui me font apprécier la douce Noah vétuste comme l'age des rêves qu'elle dompte à sa guise. Je suis heureux que Dietrich s'épanouisse a son contact, en ressens certes indirectement l'envie de la passion dont peuvent jouir les vivant mais point de ces jalousies létales. Road Kamelot et sa fratrie sont des humains dont les battants saignent davantage encore que ceux des mortels.

Ma maîtresse et celle à qui je dois la vie pour y donner un sens. Nous sommes deux blessés, écorchés par la vie et ses ronces. C'est nos cicatrices communes qui ont suturé ce lien complice. Entente amicale, redevable mais aussi respectueuse bien qu'Alyss cherche à rompre les digues de cette convenance qui me retient. Je suis son épée et son bouclier, métallique, rutilant, mais de chairs. Cette humanité battante, elle m'en a convaincu.

Le malin dans son incarnation vile. C'est également le détenteur de mon âme et le bourreau de ma belle Dia. Je suis soumis à son autorité et peut difficilement la contester. J'ai beau adhérer à ses sombres desseins, la crainte d'être l'un de ses sbires sacrifiables à la moindre injonction me garrotte toujours autant.

L'un de mes maîtres, tant bien que son autorité me reste éloignée. J'ai eu à traiter auprès de lui, et porte encore de granuleux frissons sur la toison de ma chair, des souvenances de cette affaire. J'ignore quel grief ou quel condescendance à l’égard de mes pairs l'anime, toujours est-il que je porte sur lui un regard craintif. Il est de ceux qui me rappelle ma vulnérabilité et ma soumission. Des émotions bien affligeantes.