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Mémoire corrompue [pv-Frideborg]

 :: — Le Monde — :: Europe :: L'Allemagne
Jeu 2 Mar - 11:01




Les peurs amplifiaient leurs voiles d'arachnides, engluant sa chevelure d'une dentelle morbide. Les monstres qui peuplaient ses pensées tressaient sur la surface frileuse de sa nuque grêle les cognitions brouillées des craintes infantiles. Cette émotion primaire suturait ses viscère de maux tordus, d'angoisses indigestes. Ce cauchemar, une supplique inique, les apostolats de la congrégation l'engendraient lors de chaque rixe, au tournant où l'ombre de la faucheuse frôlait ses menus jarrets. Les visages des défunts se meurtrissaient, regrettés d'un sort, noyé d'un Styx, dont nul mortel jouissant encore de l'existence ne pouvait les extraire. Combien étaient-ils ces macchabées, à grouiller sous le linceul d'un sommeil d'une sanction si fortuite ? Les démons riaient bien de leur victoire. Elle les avait toujours redouté de cette frayeur palpable de paon vulnérable dans sa menace ennemie.

Lisette redoutait encore les akuma, sbires du Prince vétuste. Cette tétanie compressait son myocarde, pulsant par torrents le sang qui tambourinaient dans ses tempes, lorsque l'échec cuisait ses songeries d'un oracle imaginatif.

Leurs rictus de Pierrot obscurcissait sa foi puérile.

Et pourtant, malgré ces houles d'inquiétude, c'était sereine qu'elle accolait ses pas à ceux de sa camarade. Paire d'une mission que le grand intendant leur avait transmis. L'humidité d'un printemps tardif filtrait dans le tissu de leur uniforme. C'est dans ce climat que l'innocence avait porté son choix. Des terres allemandes.

« Des personnes anormalement amnésique » étaient le motif de la venue de ces deux messagère du divin. Une énigme insoluble qu'elles devraient résoudre avant de regagner cette maison secondaire, atoll et refuge de cette routine périlleuse qu'incarnaient chaque sortie.  

Rentrer était synonyme de rentrer sauf, l'exploit en temps de guerre résultait bien de cet ordinaire.

Les pas battaient la cadence sur l'asphalte brillant d'une averse éclipsée. Lisette savourait naïvement cette appréciation bénine. Ressentait-elle cette satisfaction analogue ? Frideborg. Dont les yeux esquivaient les contemplations du monde tridimensionnel. Le sien était d'autres sens, certes, mais la petite fille ne pouvait restreindre la pointe d'empathie qui griffait son cœur en cet instant, figurant la torture de cette privatisation, de cette vue indispensable qui contraignait son savoir à la seule illustration qu'elle en esquissait : le détail visuel.  

Est-ce de cet altruisme que ses doigts se greffèrent gentiment dans cette paume voisine ?

Le derme de Frideborg était squameux, cependant, ce toucher nullement déplaisant. Dans cette poigne persistait la quête d'une présence adulte, d'un appuie dans ce poids pesant à ses épaules juvéniles.

En route vers une église prête pour les accueillir et livrer les dernières informations nécessaires à leur tâche d'exorcistes, profitant de ce temps suspendu et encore paisible, la fillette perça e silence d'une question intruse : « D'après toi, si on perd nos souvenirs, sommes nous encore la même personne ? »

L'interrogation était absurde. Lisette ne pu endiguer le rosissement de ses joues avant de cacher sa tête dans quelque agitation de sa crinière.

La parole la maintenait dans cet attachement sécure, un besoin en l'absence de tout repère.

« Je voudrais apprendre à te connaître davantage Frideborg. Qui es-tu ? »

La conversation se chamboulait. Bouleversement enfantin. Sujets variants.  


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Lisette Delcambre
Douceur, candeur d'enfance et brin d'insouciance font de sensibles écorchures
Lisette Delcambre
Lisette Delcambre
Age : 11 ans
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Lisette Delcambre
Mer 26 Avr - 15:30
Spoiler:

On envoyait même les infirmes en mission, maintenant. Grande nouveauté cela avait été pour Frideborg l’aveugle. Depuis que son don s’était manifesté, autrui avait eu grande tendance à la traiter comme une combattante émérite, une lumière vindicative contre l’ordre vicié de ce fameux Prince Millénaire, monstre actuel. L’islandaise, elle, n’en avait que faire. Elle ne faisait qu’obéir, il n’y avait que cette unique échappatoire, pour elle, pour son existence biaisée par un pouvoir qu’elle n’avait jamais demandé. L’enfant des glace maudissait cette innocence qui lui avait tout prit. Famille, amis, sens de la vue – qui ne lui revenait que pour blesser davantage -, il ne lui restait rien qu’elle pouvait encore apprécier.

Frideborg n’était plus que l’ombre d’elle-même, un serpent domestiqué, attaquant sur commande. Plus ingrate qu’un chien mais moins dissidente d’une bête mal dressée. Elle ne demandait rien en retour de ses missions car elle savait que rien ne correspondant à ses désirs ne lui serait amené. En retour, elle ne souhaitait qu’une chose, que l’on ne lui adresse nulle requête. Si l’on ne répondait aux siennes, le glaçon ne voyait guère pourquoi il lui faudrait agir aimablement avec les autres. La fille de Sven ne faisait que profiter de son avenir restant, qu’elle espérait court, au sein de la Congrégation des ombres. Elle voulait mourir.

Un contact chaud, cependant, vint troubler ses pensées, la ramenant sur terre, hésitante. Elle n’avait point omis son actuelle position, dans les confins d’une Allemagne encore jeune, mais malgré tout, sa rêverie avait, pour une fois, prit le dessus sur tout le reste. Ce fut l’enfant l’accompagnant pour ce travail-ci qui la rappela à l’ordre, la froissant par la même occasion. Instamment, Frideborg retira sa main de l’étreinte juvénile et croisa ses bras sous sa menue poitrine. Poursuivant son chemin en se fiant aux sens qui lui restaient encore, la ne répondit qu’en quelque claquements de langues serpentins, dignes d’elle et de son pouvoir Lamia.

« Je ne suis personne. Je vais mourir et je vais finirai entre quatre planche puis en cendre dans le meilleur des cas. Je me fiche des questions existentielles et je me fiche de ta présence. Bouclons cette mission rapidement et rentrons dans notre prison. Le plus tôt sera le mieux, je n’ai pas temps à perdre à palabrer sur des sujets pareils avec toi. »

Que pouvait-elle y comprendre, après tout ? La douleur qui emplissait le cœur de Frideborg à chaque fois qu’elle pensait à sa famille était infinie. Rien que pour s’ôter cette vilénie qui la grignotait toujours plus, elle aurait voulu pouvoir oublier. Tout oublier. Ce serait peut-être pour le mieux d’être ainsi rendue égoïste.
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Frideborg Svensdottir
Frideborg Svensdottir
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Frideborg Svensdottir
Dim 14 Mai - 11:23



Son visage vierge des écorchures infectieuses des mondes adultes se macula aux résonances fuligineuses des vocables de son aînée. Un venin anxiogène, invisible mais néanmoins palpable, entachait les pores de sa carnation juvénile frileuse de ce premier contact. Ses remparts consolidés en châteaux sableux, des fortifications fébriles matérialisées par une architecture puérile, s'égrainaient sur le verso d'une peau saillante de frissons. La sidération caressait ses pommettes grêles d'une câlinerie analogue a du papier de verre. Rugueux, irritant ses dermes d'une friction inflammatoire, la mue de sa sensibilité se dévoilait pour faner sur le sol fangeux – une chrysalide percée d'un Être appelant la lumière dans l'unique pensée de se hisser à elle. Une obsession avide qui tanguait sa risette d'une force qu'elle s'infusait en persuasion. Même a ma lueur d'une éclipse, elle chérirait cet Hélios éteint.

Pour distancer son feu solaire de sa glace fragile, elle dissipa les rayons de ses phalanges effleurés d'affection spontanée, de cette sociabilité subite diffuse dans ces organismes de jouvence si sincères que peuvent jouer les enfants.

Flocons neigeux, flocons de feu. Deux éléments aux antipodes dont la morsure mutilait la même douleur. Sous ce tourbillon de verve véreuse, la petite française percevait la sienne. Un étaux percutait son myocarde enserré dans la prison de sa cage thoracique. Le funeste oracle de cette femme, ces désillusions corrosives... C'était la gravure de ses propres frayeurs criant leurs blessures dans d'autres lèvres déliées.

La cécité pour le dérober à l'existence était bien vaine. Les ombres de ces menaces redoutées aiguisaient leur taquinerie en tapinois, crassant ses paupières closes du déni. Les ergots d'une peur primaire plantés dans ses orbes anisées ainsi que des agrafes de Jocasse. Une fuite lâche, une rescapé à sa porté, celle d'une moitié de taille.

Ravie à ce sens souverain, Fridebord réverbérait dans son œillade tarie cette lucidité pernicieuse. Un murmure corrosif à rudoyer la menue corde rongée de ses nerfs éprouvés.

Effleuré et à fleur de peau, la rétine de ses iris se troubla de mares stagnantes se refusant à tomber. Tels des larmes de rosée sur le faciès d'une sculpture chérubine. Elle en conservait le silence, jaugeant la répartie inintelligible.

La tête alourdie de ses pensées grouillantes de questionnements polymorphes, son frêle corps recroquevillé en minime et mentale protection, ses pas calquèrent leurs vibrations aux claquements de la plus âgées des exorcistes – ni plus no moins que son unique pair durant ce périple.

Le village germanique enlaçait le binôme muet de maisons à colombages dans une ronde de couleurs diaprées. Incrusté comme un poignard en son cœur les hauteurs de l'église se distinguait vers un abord qu'elles atteignirent sans accroc. La porte vétuste découpa la silhouette amincie d'une jeune prêtre en s’entrouvrant.

« Je vous attendez, veuillez me suivre jusque dans la sacristie que je vous raconte les obscures détails de cette affaire. »  

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Lisette Delcambre
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Lisette Delcambre
Mer 21 Juin - 22:12
Dire que Frideborg n’avait pas été plus qu’agacée par la tentative stupide de sa consœur exorciste de nouer le lien entre elles aurait été mentir. L’islandaise ne voulait qu’une chose : qu’on la laisse en paix. Ceci étant dit, la froide fille du Nord n’était guère dupe. Elle savait qu’elle était la réaction probable de l’autre dévouée à l’Ordre Noir. Elle n’était pas non plus complétement stupide ou dépourvue de tout sens logique, bien au contraire. Elle avait eu des frères et sœurs, autrefois et savait donc pertinemment quelles étaient les émotions qui étaient le plus susceptibles d’être visible sur un visage poupon après un refus de contact tel.

Et si le silence n’importuna guère la jeune femme au premier abord, il en fut tout autrement par la suite. Car si elle était déjà paralysée par une cécité qu’elle n’avait pas choisie, Frideborg ne pouvait non plus se permettre de se passer d’une description précise des lieux où elle se trouvait. Hors, le prêtre qui les avait accueillies – et qui paraissait, au demeurant, fort aimable en toute mesure – n’aurait su correspondre à cette tâche potentiellement ingrate.

« Cesses donc de faire l’enfant et de réagir comme tel. Tu es une exorciste, tout comme moi et si l’on a pris la peine de t’envoyer avec moi ici, c’est qu’ils ont estimés pouvoir tirer de toi quelque chose qui nous permettrait d’avancer à deux. Maintenant, si tu veux bien passer outre ton caprice de vouloir mieux me connaître et ma réponse face à cette envie sans queue ni tête, nous pourrons peut-être devenir enfin efficaces. »

Il n’y eut plus un bruit, ensuite. L’islandaise ne cherchait rien du regard – à quoi bon puisque seul le noir lui était offert tant que son innocence n’était point déployée – et attendit, agacée, que sa camarade commise d’office veuille bien cessée les gamineries.
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Frideborg Svensdottir
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Frideborg Svensdottir
Sam 22 Juil - 9:48



Son myocarde s'alourdissait d'une tuyauterie de plomb. Une grisaille jumelle au métal chargé assombrissait sa poitrine froissée. Une figure de style à se réverbérer dans le monde tridimensionnel, ses phalanges plissaient l'échancrure de son uniforme, son grêle cachot thoracique fleuré de peine. Un pincement affligé mué en intimidation oppressante. Fridebord était cet éclat de miroir ébréché – fissuré par le reflet d'une existence cruelle – mutilant les âmes caressant sa craquelure. Elle se sentait encore hébétée dans son rejet d'enfant, attestant des éraflures de son audace affectée, et pour si sincère.

Et elle renchérissait les échos de ses blessures, persiflant les crochets d'un venin qui elle aussi la meurtrissait. L'hostilité verbale ne fit point ciller la petite fille dont les premières remontrances l'avaient paré à des résonances analogues. Ses iris azurées miraient de leur contemplation de fragments purs les traits irrités de sa compagne. Ses rétines la dénudaient d'une constatation pétrie de sentiments dénudés et mis à mal pour l’ouïr sous ses vocables. La souffrance de Frideborg l'écorchait pour lui remémorer le spectre de ses véracités craintes.

Elle était iniquement jeune dans cette guerre sainte.

Et cette beauté corrompait sa délicatesse. Elle fleurissait comme un lys dans une marre de sang. La rouge liqueur l’enivrait d'une sensibilité fragile, ténuité à la corolle fine, les ressentis filtraient sans résistances la parois de son écu floral. Quelle doucereuse senteur navrée.

« Mais je suis une enfant Frideborg. Je suis volontaire pour endiguer mes faiblesses mais, je ne puis être difficilement autre chose que ma nature. Dis ? » La rétorsion avait percé l’ourlet de ses lèvres retroussées en un rictus timoré. Frideborg ne le percevait point par ce sens mais sans doute pouvait-elle le visualiser à la source de son vibrato franc.

Elle abaissa ses yeux pour drainer sur le parquet frais de l'église cette force, cette spiritualité intrinsèque au lieu pour enjoliver son dialogue d'une fatuité enfantine. « La nef dessine une allée dégagée sur une douzaine de mètres. »

Les mots s’insinuaient dans la description des entrailles du bâtiment, une énonciation pour faciliter les déplacement de ses foulées inconnues.

Le père leur adressait un sourire cordial, le premier gêné par ses dialogues conflictuels résultant de l'impact de deux esprits tourmentés. Il guida les jeunes femmes dans l'antre de la sacristie, boisée d’acajou verni et d’icônes de saints. Un écrin fastueux infusé d'encens.

Il s'assit sur un siège usé par le temps et ses nombreux corps chus sur son dossier terne. Malgré son age aux laudes de sa carrière, le prête semblait éreinté du malheur qui blanchissait ses nuits d'inquiétudes.

« J'en dédis que votre hiérarchie vous a tenu des faits étranges qui accablent notre village ? Depuis quelques semaines les victimes de ces phénomènes errent dans nos ruelles... Des hommes... Des femmes... Et même des enfants. Tous sont différents mais similaires en un point. Ils ne savent ni qui ils sont, ni ce qui les a conduit ici. » Il souffla une expiration douloureuse, comme si ces simples paroles remuaient une souvenance pénible. « Nous les recoquillons dans notre hospice non loin... Pourtant, malgré leur amnésie, ces personnes semblent provenir de la même forêt où se trouve le pèlerinage de notre terre, celui où se dresse la croix de fer forgé. Je sais que vous êtes coutumières à cette routine mais je dois vous avertir de sa dangerosité. Vous savez les horreurs possibles d'y être confrontés... »

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Lisette Delcambre
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