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Ven 7 Avr - 18:32
“Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance comme un divin remède à nos impuretés !” 

L'écho des cris d'agonie résonnait contre les pierres d'une église en ruine, dont les vestiges ont, depuis longtemps, été jaunis par le temps. Ils se turent tous, néanmoins, lorsque la présence lunaire fit son apparition, émergeant de derrière un sombre nuage qui peinait a dissimuler sa splendeur, luisant tel un soleil, dessinait les contours d'arches et de sépultures, d'arbres bicentenaires et de pensées fleurissant les tombes, d'un chemin depuis longtemps recouvert par la reconquête de mère nature, d'un des rares murs tenant encore fièrement débout et du corps qui, après avoir signalé sa présence par un bruit sourd et un hoquet de douleur, lentement, glissait contre, les bras en croix, de chaque côté du corps, celui la même dont le sang qui s’échappait de ses balafres abreuvait désormais les plantes qui finiront, un beau jour, par conquérir ce lieu abandonné des hommes.

Mon corps.

Du moins si cet agrégat de muscles et de chairs couvert d’ecchymoses pouvait être considéré comme  etant le réceptacle d'un être humain. Assis sur le sol, paupières closes, le souffle court et la peau violacée, les jambes pliées pour soutenir un corps endolori, je n'en étais plus tout à fait sûr, et lorsque mes yeux se rouvrirent sur la fantasmagorie qui n'allait guère attendre que je me relève pour reprendre de plus belle, j'aurais désiré que ce ne soit le cas.

Le diable était immense, gigantesque, colossal, sa silhouette reptilienne, couverte d'ecailles aussi sombres et solides que de l'obsidienne, était soutenue par des pattes si puissantes que leur simple toucher me terrassa sans la moindre lutte, ses griffes, si tranchantes qu'elle ne durent qu'effleurer ma peau pour la trancher jusqu'au sang. Son faciès draconique aux cornes aussi noires que le palpitant que sa poitrine aurait du refermer, était, comme depuis les prémices de notre rencontre, tourné en ma direction, ses yeux jaunes, emplis d'une bestialité sans nom semblaient rire de ma situation, et il exhalait son souffle pestilentiel lorsqu'il exprima son amusement, d'une voix gutturale et rauque à un tel point qu'elle ne pouvait décemment provenir des cordes vocales d'un être vivant.

« Abandonne, exorciste, tu ne sauveras personne ce soir. »

Il se fichait de moi, grand bien lui fasse. Sans attendre une seconde je m'extirpais du mur dans lequel l'hydre m'avait enfoncé. D'abord le bras droit, puis le gauche, puis je retombais au sol, à bout de souffle, du sang ruisselant sur mes bras et les yeux, hagards, observant le béhémoth de chair et de fer s'approcher lentement, comme si il savourait d'ors et déjà une victoire qu'il pensait acquise par avance.

Le fielon du Comte n'attaquait pas, il n'attaquait plus. Il se contentait de  demeurer éloigné de quelques pas, à m'observer souffrir avec délice, se délectant d'assister à mon agonie, me rependant en sang et en sueur, parmi l'herbe et les murs marqués par les coups.

« Tu mourras en premier, et avec toi, l'espoir de mes captifs rejoindra l'outretombe. »

Ses captifs. Les traqueurs de l'Ordre.

Ils avaient été envoyés ici en éclaireurs, une mission de routine, rien, à vrai dire, qui ne sortait de l'ordinaire. Ils devaient se contenter d'analyser, apprendre, si une innocence n'était retenue parmi les fondations de ce lieu sacré, gardé depuis des temps immémoriaux, faire leur rapport, et revenir.

Mais le Destin en avait décidé autrement,  ils n'avaient été les premiers présents sur place, on les y attendait. Le dragon y avait fait sa tanière, et les corps vivants de mes alliés faisaient lieu de trésor qu'il gardait avec ferveur. Tout ce que je savais, tout ce que l'on m'avait dit, c'était que leur geolier ne les tuait pas par simple et sadique plaisir de faire durer leurs tourments jusqu'à se lasser de les briser jusqu'au dernier.

Et quoi qu'il en fut, je ne pouvais me contenter de le savoir sans ne rien faire, j'en étais tout bonnement incapable. J'étais venu les rejoindre, seul, sans frère d'arme à mes côtés, et sans autre but que de mettre fin au Mal qui rampait sous le clocher.

Et malgré les blessures, malgré la douleur, je ne le regrettais pas le moins du monde.
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Scott Nihil
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